vendredi 11 avril 2014

Les adresses utiles pour faire réparer son sac

Bordeaux

 L'atelier d'Émilie
23, rue de la Devise
33000 Bordeaux
Fermé les lundi
0556447264
Ouverture du mardi au vendredi 15h-18h30
Samedi de 10h à 16h sur rendez-vous


Aux Cuirs de bohème 
5, rue Tustal
33000 Bordeaux
0980692558
Fermé les lundi
ouverture du mardi au vendredi 13h-18h30
Samedi 10h-17h

Sur Bordeaux et via Internet
Bonisa
Diagnostique possible en
présentiel : adresse bientôt communiqué
par vidéoconférence :
Skype à l'adresse Bonisa Bonisa
sur le site : www.bonisa.fr
bonisa@hotmail.fr
0609700122

Je vous invite également à consulter l'article sur les conseils et l'entretien des sacs

Les qualités d'un bon sac

Retour Ethnique chic  
Retour Ethnique chic  

Matières


Le cuir

  Produit obtenu de la peau de l'animal au moyen d'un tannage et plus encore d'un travail de corroyage et de finissage.

Le maroquin
le box
veau-calf
le daim
Le chamois
Le Chevreau
le galuchat
tapir
Autruche
Antilope

À cex-là s'ajoute différentes appellations:
Croûte de cuir; veau; veau chamoisé; vachette; Mouton; Chèvre, Cheval; Porc, Buffle, pour le citer que ceux-là car bien entendu cette liste n'est pas exhaustive..

Les mal vu et les interdits 

Boa, python, vipère
écailles de poisson, de lézard, caméléon,
crocodiles
Phoque


Pour en savoir plus
Le cuir : Histoire, techniques et projets de Joséphine Barbe
'Le cuir dans tous ses états' d'un collectif d'auteurs





Les étoffes 
Velours
L'ottoman
le gros grain
flanelle
le feutre 
Laine


L'ivoire 

Le plastique
En vogue dès la fin du XIXe siècle, cette nouvelle matière chimique s'attelle d'abord à des imitations réussies des fermoirs en Ivoire faute de coût excessif de ceux-là. Avant de devenir une matière indépendante. Ainsi se répandent fermoir en celluloïd, en Bakélite et Galalithe, ceux-ci ouvre sereinement pour le sac à main un boulevard vers le courant de l'Art Déco. Ce matériau permet tous les fantaisies et tous les fantasmes. Par lui celle qui porte le sac incarne son attachement à une certaine vision : rêve de civilisation lointaine, adepte d'Egypte, d'orient et d'Asie etc

Rodophane ou Rodhophane est un plastique transparent  
Les originaux 
Les chambres à air de pneus

Les tendances 
un jeu de fermetures à glissière

Les exotiques
Le pécari
Le raphia  
Bois 
Paille

Sac d'hier à nos jours partie 1





De l'orée à 1929
en France 


 Bien des choses pourraient être dit sur cet objet que je ne saurai le faire ici en quelques lignes. C’est une prétention que je n’ai pas. C’est une prétention que ne m’autorise pas l’accessoire par excellence. Un objet qui s’impose aujourd’hui comme une évidence et pourtant qui n’est rentré que très tard dans la nécessité.
L’histoire riche du sac est à découvrir sans modération…

   Commençons par Otzi ! Je vous sens dubitatif derrière votre écran. Quel rapport avec le sac. Et bien quelque fois il faut de bonnes vieilles découvertes archéologiques pour convaincre Saint-Thomas. Otzi, c’est le corps découvert en 1991 dans les Alpes italo-autrichienne et qui daterait d’environ 3300 ans avant notre ère. Otzi, un peu notre aïeul devait aimer son balluchon, le sac originel au point de périr avec. Qui va t’en guerre ménage sa monture et s’il faut mourir autant que ça soit les armes à la main. OK, je m’égare...

    Otzi, nous aide donc à affirmer qu’entre l’homme et son sac c’est une ancienne affaire…   
  
Les balbutiements 

L'Antiquité 
   Quelques écrits et notamment les chants de l'Iliade du poète Homère prouvent qu'il existait chez les Grecs et les Romains, une sorte de ceinture qui servait de poche où l'on serrait les choses intimes (missives, souvenirs etc), c'était le Straphium. Cette ceinture poche était alors un objet de luxe parfois orné de broderies d'or, garni de pierreries et de perles. 

L'époque féodale 
  Le balluchon nauséabond du paléolithique extrait de boyau, celui du grec, la besace sans valeur du pèlerin devient en ce moyen âge finissant un objet bien accompli dans sa fabrication que dans sa vocation. Les gens y mettent monnaies, reliques et autres petits objets. Il se ferme par des cordons coulissés, peut être d’étoffe ou de peau (cuir) et se porte à la ceinture pour les hommes et sous les jupes pour les femmes.   
   Le balluchon est d’abord unisexe et s’appelait escarcelle, poche, aumônière ou bourse. Quoiqu’il faille faire de menues distinctions entre elles. L’aumônière d’abord destinée aux aumônes accueille désormais clefs, peignes, etc. L’escarcelle se distingue des bourses et aumônières par sa ferrure. La bourse à « cul de vilain » prouve déjà une certaine quête d’esthétisme mais aussi de subtilité.  

L’orient est source d’inspiration pour les décorations.

Au  XIVe siècle
    Le siècle est marqué par une esthétique de la séduction propagée par la culture courtoise.  Les femmes au nom d’un art médiéval sont à la recherche de diversité et d’apparence. Elles sont sensibles à la beauté des objets précieux. Les manières s’instaurent et la femme à besoin de tenir quelque chose à la main pour son allure. La bourse rivalise de raffinement et se pare de broderies délicates fait de fil d’or. Elles y mettent des pots pourris et du nécessaire de couture quelquefois indispensable à la mise ou au retrait de la cotte…
   La Renaissance dans le contexte évoqué plus haut autorise la promotion de l’identité individuelle. ‘Aumônières et escarcelles sont toutes plus raffinées les unes que les autres et se doivent d’être une expression de la singularité, une affirmation de la personnalité et de l’imagination. Portées jusqu’au XVIe siècle, elles profitent de ce contexte où il faut être unique et où se faire remarquer en exhibant des signes d’originalité est devenu une passion.’1

Le temps des contenants et des poches

XVIe siècle sous la régence de Catherine de Médicis
  Notre escarcelle ou bourse plonge dans les abysses comprimée dans des poches et si ce n’est dans des manchons (né un siècle plus tôt à Venise et il s’avère une contenance fort espiègle). C’est l’époque qui lui vaut ce cruel destin où la mode masculine se féminise et où la femme perd la mise en valeur de certains attributs sous le volume du vertugadin. Sous ses jupes aux nombreuses cavités et dans les bottes et autres chapeaux, il est aisé pour femmes et hommes d’y dissimuler argents, boîtes à pastilles, à poudre et mouchoirs…
Vous l’aurez compris chers lecteurs que pour notre  sac cette période est à bannir…

Sous Louis XIII
   La robe à la battante, sa variante à la Française et autres robes volumineuses prolonge ce que le siècle précédent a institué. Jamais jupons n’a été aussi superposés et retroussés et comme c’est de coutume en ce temps les noms sont joliment évocateurs : « la secrète » ; « la modeste », « la friponne ». Les boursettes et autres contenances appelées aussi bonnes grâces restent dans ces refuges douillets. D’ailleurs la main trop occupée à tenir l’éventail ou la badine n’aurait pu les transporter…

Sous Louis XVI et Marie-Antoinette
   L'Autrichienne, notre élégante favorite n’apprécie guère les contraintes de  la robe à la Française. Conseillé par sa marchande de mode, Rose Bertin, les deux femmes réajustent les robes sans donner aux nombreux contenants qui circulent un accomplissement définitif. Même si ceux-ci au grand jour sont  fait avec grand soin et irradie de facéties : Bourse de mariage ; d’argent ; de jetons de jeux (Marie-Antoinette est une adepte active du jeu) ; sac parfumé ; sacs à ouvrage puis à nouage, le Pompadour : avec sa cordelette qu’on enroule autour de la main, ses étoffes de velours et de dentelles, ce concentré de féminité a déjà les prémices du sac du soir dans ces gènes.

Le temps de l’émergence  


  
   Seconde moitié du 18e siècle

  La révolution est passée, c’est la légèreté, l’euphorie. Les positions radicales ont le vent en pourpre et la mode de se faire le miroir du soutien aux idées contestataires. La mode antique et ses corps maintenus permettront le retour en grâce, sa délivrance de l’antre obscur et enfin se dessine le véritable ancêtre du sac à main.
   Renouveau s’accompagne souvent de nouveau baptême : Au-revoir boursette, contenant et autres poches et bonjour le réticule. Oui, oui c’est un peu barbare. Mais c’est dérivé du latin réticulum ‘petit filet’.  
    D'aucun par sarcasme pour dénoncer l'excessive dépendance le nomme 'ridicule' 
   Quoiqu’il en soit à partir de ce moment, la gente féminine qui se sent libre et qui a besoin de bouger s’approprie cet attribut.
   Le  vent Antique oblige l’anticomanie, tout s’y réfère. Le réticule dans la Grèce et la Rome antique est un objet modeste, une sorte de fourre-tout à provisions. Désormais peu d’élément le rattache à son ancêtre. La maille est abandonnée au profit des fameux étoffes, la corde est remplacée par une chaîne ou un fin cordon. 

    Le réticule initial est simple, de forme tubulaire souvent de soie tricotée de rayures horizontales et pour rester dans l’ère du temps parfois de motif de croix grecque. Des glands de soie ou de perles, des pompons, des cordelières sont légion. ‘ Il se porte assez bas afin que la silhouette soit indemne de tout volume. Suspendu à une longue cordelière qui vient s’enrouler autour de la main ou du bras, il se balance à la hauteur du genou. L’impression de grande mobilité qui s’en dégage le fait appeler « ballantine », car comme l’impriment le journal des modes : « on peut encore quitter son mari, jamais son sac »’ 2

Réticule-fermoir métal
  

   Le temps s’égrenant le réticule se sophistique mais il s’attache toujours à l’unicité du fait main. Puis la redécouverte du travail du métal vient ajouter une nouvelle touche. Fermoirs et armatures apportent de la rigidité mais de nouvelles idées de décorations avec des paillettes en acier.
Réticule - decor paillette
À la Restauration

   Vers 1815 le cuir négligé depuis l’époque des bourses et des escarcelles fait un retour triomphal.  C’est surtout le maroquin (peau de chèvre ou de mouton anciennement importé du Maroc) qui est utilisé.
  Le sac traversa avec le retour des poches et la mode encore répandue des éventails et des ombrelles une nouvelle période d’incertitude mais il saura renaitre de ses cendres, cendres j'en conviens encore brûlantes!
  Le sac en cuir résistera car le siècle à venir est celui de la fascination de l'ailleurs, de l'engouement pour la flore, la faune et les cultures diverses et tribales : Indien, Chinoise, Japonaise. Ces sacs d'inspiration folklorique se prêtent aux visites de l'après-midi: thé, bridge et autres occupations caritatives...Le cuir devient de phoque, les écailles de crocodiles et de lézard sont frisées et côtoient l'ivoire. Si bien que même les sacs sobres de chez Vuitton prennent un brin de folie sous le noms exotiques de "Assouan", "Menphis" etc...
       Il faut mentionner que le réticule n’était jamais assorti au vêtement. Il était un objet décoratif indépendant qui était là pour lui et seulement pour lui.

        Le décor est planté, les femmes coquettes porteront ce type d’accessoire jusqu’au 20e siècle, en témoigne ce petit tour d’horizon que je vous propose. Avant néanmoins, permettez-moi une petite digression car la période est propice à l'essor de d'autres sacs plus vigoureux et plus grands afin de s'adapter aux nouveaux modes de vie.
   
Cabine des mannequins
chez Paquin 1910
Du côté des femmes, les sacs domestiques ( Généralement fabriqués par les ménagères elles-mêmes sont pour le linge, l'ouvrage, l'éponge, le tricot, la couture, etc...) règnent en maître dans les maisons. Ils sont si à la mode que la presse (Mode Illustrée ou le Petit Écho de la Mode) se fende de moult conseils pour les confectionner.
Mais en ce début de siècle, la femme ne se veut déjà plus uniquement ménagère. Il souffle comme un vent d'émancipation féministe. La femme désormais travaillent de plus en plus en dehors de la maison : vendeuses, dactylos et brigue même des fonctions réservées aux hommes: avocates, journalistes, conférencières. Le sac se fait alors porte-documents, sacoche, pochettes plates à rabat etc...

sac de voyage Vuitton, 1901
   Du côté des hommes, les sacs de voyage se répandent et suivent les nouvelles aspirations de la nouvelle vague de voyageurs bien différente de ceux qui dans le temps partaient pour guerroyer, commercer où améliorer leurs vies. Entre le XVIIIe et le XIXe siècle ce sont les aristocrates (le Grand Tour), les riches commerçants, les hommes d'affaires, des diplomates, les gens des lettres et d'art, des grands bourgeois qui s'élancent sur les routes d'Europe et sillonnent les mers vers d'autres continents. Les malles de part leurs lourdeurs ne scient plus à ces départs spontanés que le chemin de fer  permet. On a besoin d'un contenant autre que la malle et la valise, un contenant pratique apte à recevoir les effets de première nécessité. C'est ainsi qu'est inventé le bagage à main par opposition aux bagages encombrants en 1826 par Pierre Godillot. Et que dire des créations qui émergent ça et là pour accompagner les pratiques de chasse, de cavalerie. Le plus notable pour notre propos est le sac "Haut à Courroies" de la maison Hermès Père et Fils associés de 1892 puisqu'il est l'ancêtre  du mythique sac Kelly sur lequel je ne saurai faire l'impasse.

   Toutefois ni sac domestique ni sac de voyage ne vienne par leurs rôles et fonctions titiller le pré carré de notre sac à main. Auprès des pionnières de l'émancipation féministe caracolent les élégantes des beaux quartiers et de salons qui habillées par Doucet ou par Worth paradent aux événements mondains munis de leur réticule dit de "matinée" ou "d'opéra".
   Il se dessine alors deux figures de femmes : celles du sac en cuir rigide qui heureusement trouvent un  porte flambeau à la personne de Mademoiselle Chanel (Encore simple modiste) et celles du réticule sophistiqué. Dernières qui me permettent de revenir à notre tour d'horizon des réticules :

De 1900 à 1929


1907 : le sac à main en tissu brodé, monture en métal et anse en chaîne,
1910 : sac en cuir à armature métallique, fermeture en bakélite et détail asymétrique cannelé, feuillage en couronne gravé en relief au centre du sac.
1911 : sac en cuir beige à bandoulière, fermeture et décoration en bakélite.
1912 : sac en main en daim garni de gland et d’une broderie de fleur de chrysanthème en dessous de le fermeture en métal, anse longue nouée
1917 : sac en daim beige, anse longue, fermoir et monture argent
1918 : sac en velours noir, à perles roses, noires et bleu pâle, décoré de glands et de perles noirs
1919 : sac en soie rose, perles multicolores assorties à la frange, anse longue, monture argent
1920 : sac en soie rose brodée
1923 : sac en velours bleu – sacs en velours rouge, monture en métal or et anse en chaîne. Cependant les années de 1920 et 1925 apparait une variante du réticule : la pochette.  

Pochette du soir
Van Cleef & Arpels
"La pochette est l'accessoire fait sac, portée à la manière d'un éventail ou d'une cigarette, elle se rapproche du visage et s'amuse à le voiler et le dévoiler. Impeccablement placée sous le bras ou négligemment portée à la main contre la hanche, elle joue la rigueur nonchalante"3

Le réticule le plus célèbre est la minaudière,
Minaudière Volutes
     Une idée gagnante de Van Cleef et Arpel, 

 La minaudière est l'exemple typique de quand les joailliers s'emparent de l'accessoire à la mode, Cartier, Boucheron Chaumet et bien entendu Van Cleef et Arpel qui petit précision détient l'exclusivité de la dénomination. Avec eux le réticule gagne un nouveau cran de  raffinement et somptuosité. Les fermoirs reçoivent des émeraudes, des saphirs, des jades. La minaudière est un bijou dont  l’intérieur regorge d’ingéniosité. Celui-ci constitué de plusieurs compartiments destinés à des objets précis : poudrier, clefs, bâton à rouge à lèvres, boîtes à fard, monnaies, mouchoirs. Sans oublier l’indispensable étui à cigarette de la femme masculine des années 30. On y trouve aussi un miroir inséré dans la partie supérieure. Cette liste n’est pas exhaustive, car selon les modèles, d’autres compartiments fonctionnels sont rajoutés. 
     L’appellation commune de 'sac' suit cette riche période d’émergence. Le 'Journal des Champs-Elysées ou le catalogue de la Manufacture de Saint-Etienne' ne jurent que par le grand sac, excellent compromis pour la sortie en ville et le voyage. Les années 20 avec le besoin de s'émanciper et contradictoirement de plaire de la garçonne, rajouter à une frénésie de consommation font un triomphe au sac à main. On a vu plus haut que le métal avait autorisé de nouvelles expressions. À ce propos, la maison américaine Whiting and Davis crée en 1876 excelle en la matière et le réticule garde sa souplesse tout en métal et paillette. 
Keepall - années 30
    Le plastique vient en cette période du boom industriel écrire un nouveau chapitre. Les fermoirs de plastique à eux seuls valent le détour, tantôt ce petit espace se fait le témoin des rêves d'évasion et autres réalités de la période. Vuitton prouve son règne sur la bagagerie avec la naissance de son célèbre Keepall, Hermès écrit sa légende avec son sac cousu sellier et son idée de fermeture à glissière (Marque Eclair) ramené du Canada. De ce judicieux mariage naît le sac baptisé sac Haut. 
  Tous ces bouleversements préfigure d'une ère nouvelle et moderne en dépit du conflit qui perdure avec les défenseurs du folklore exotique. Et c'est sur ces mots que je clos cette première partie, en n'espérant avoir gagné quelques fidèles lecteurs pour la suite... 


Retour Ethnique chic   


Voir Sac d'hier à nos jours partie.

1, 2, 3: Extrait, Le sac à main - Histoire Amusée et Passionnée de Géneviève et Gérard Picot 
Pour aller plus loin :
La mode de 1900 à nos jours de John Peacock ; Le sac à main - Histoire Amusée et Passionnée de Géneviève et Gérard Picot